Bénéficiant d’un logement concédé par nécessité absolue de service, j’ai souhaité réaliser un investissement locatif dès 2008, après la naissance de mon premier enfant, afin de lui transmettre un patrimoine (chose que mes parents ne pouvaient pas entreprendre à cette époque et qui n’était pas commun dans les quartiers populaires dont je suis issu).
Démarché téléphoniquement par la société FINAXIOME, nous avons accepté de recevoir le commercial qui nous a « vendu » un projet « clé en main ». Le spectre d’un héritage pour mon fils prenait forme. En 2009, nous avons signé l’achat d’un appartement de type 2, sur la commune de DIGOIN. Nous étions alors remplis de bonheur et de joie quant à cette avancée et à cette transmission future, cet héritage que nous venons de créer. Nous nous sommes rendus sur le chantier en fin d’année 2009 et avons pu voir de nos yeux, les avancées des travaux. S’agissant d’un premier achat immobilier, nous avons pris pour argent comptant, les déclarations de la société FINAXIOME, s’agissant des retards sur le chantiers.
En 2011, nous nous sommes à nouveau rendu sur le chantier et là, une « douche froide » est littéralement tombée sur nos épaules : depuis 2009, rien n’avait évolué. Le ciel s’est ouvert en deux pour nous : imaginez une dette de 127000€ qui ne serait jamais remboursée n’était pas concevable. Bien que venant de quartiers populaires du PAS DE CALAIS, mes parents m’ont toujours inculqué que chaque somme due devait être payée. Aussi nous allions devoir rembourser un prêt pour lequel l’appartement tant rêvé ne verrait vraisemblablement jamais le jour.
Comme dans beaucoup de couples, dès lors qu’un problème financier pointe le bout de son nez, d’autres problèmes surgissent. Nous n’avons pas fait exception à la règle : bien qu’ayant fait l’objet d’une mutation professionnelle à notre demande pour changer d’air, nous avons été rattrapé par les soucis liés à cet appartement avec l’arrêt des remboursements des frais intercalaires par l’organisme prêteur SOFIAP, la liquidation judiciaire de la société FINAXIOME et l’entrée en amortissement du prêt.
Imaginez de rembourser un prêt d’environ 800€ par mois, pour rien… car la construction de la résidence n’avait toujours pas repris. La réalité a été désastreuse pour nous. Cela a notamment été un gros point de reproche lors du départ de mon épouse du domicile conjugal (ça, lié directement aux pertes financières dont j’étais à l’origine d’après elle car je l’avais convaincue de réaliser un investissement immobilier… un investissement foireux voulez-vous dire oui !). Puis le garant a enfin commencé à rendre ses responsabilités en reprenant le chantier, mais à son rythme… et la résidence a été terminée, puis livrée, avec 7 ans de retard.
La SOFIAP, qui avait conclu un contrat avec FINAXIOME pour le remboursement des frais intercalaires pour ses clients, n’a pas pris sa responsabilité et n’a pas débloqué la fin du prêt , nous obligeant à injecter les dernières économies qui nous restaient (environ 15000€) pour payer le garant.
Résidence livrée, oui, mais avec son lot de déboires et de drames laissés dans son sillage : au delà de la perte financière qui ne s’estompera jamais, cette histoire aura pesé très lourd dans la séparation de mon couple et mon divorce. A tel point que je ne parvenais pas à verser à la mère de mes enfants, une quelconque pension alimentaire , tellement j’étais oppressé par la dette de cet appartement, et des charges locatives trop lourdes pour moi. La vente de cet appartement a bien entendu été envisagée, mais la différence entre le prix de vente actuel et réel et le montant restant à rembourser pour le prêt étant tellement éloignés qu’après cette vente, il me resterait encore au moins 60000€ à payer et je n’en aurai pas les moyens. Alors je reste avec cet appartement, ce poids, parvenant à trouver un locataire afin d’amoindrir le déficit mensuel toujours conséquent et cela va encore durer … plus de 20 ans.
Au final, que vais-je transmettre à mes enfants ? Une dette si je ne parviens pas tenir bon et à vivre jusqu’à la fin du remboursement du prêt ? Un appartement qui peine à trouver un locataire? Quelque soit la transmission, et quelque soit sa date, elle sera loin d’être celle souhaitée et imaginée initialement, en 2008…
LUDOVIC